Il est important de rappeler que la croissance de la consommation collaborative et son succès ces dernières années sont dues à plusieurs facteurs concomitants.

Tout d’abord, il y a bien sûr la raison économique, nous faisons face en Europe à une crise profonde, et comme dans beaucoup de pays européens, les Français cherchent à réduire leurs frais au maximum.

Le modèle économique traditionnel montrant ses lismites, beaucoup de personnes recherchent également de nouvelles formes de consommation, équitable, plus juste, respectant l’environnement.
Aussi, Internet et le boom des smartphones, nous permettent d’être aujourd’hui hyper-connectés, ce qui ouvre la possibilité de créer des places de marché de produits, de services sans aucun intermédiaire.

Outre ces facteurs incontournables, un autre, plus ou moins inattendu, s’impose doucement : le renforcement du lien social. L’économie collaborative et ses communautés s’inscrit à contre-courant de l’individualisation inhérente à la société de consommation. La consommation collaborative comme créateur de lien social : voilà qui achève de convaincre les consommateurs en quête de sens et qui séduit les nouveaux arrivants dans l’économie collaborative.

Un moyen de re-créer du lien social

Le besoin de revitaliser le lien social apparaît comme une source non négligeable de motivation à participer à l’économie collaborative, 89% des urbains (source Liligo) considèrent que la consommation collaborative est un moyen de favoriser le lien social.
Covoiturage avec Blablacar, location de voiture entre particulier avec Drivy, plateforme d’achats groupés au producteur avec Laruchequiditoui, location d’espace de stockage avec Costockage, location d’appartements avec Airbnb ou Sejourning, échange de maison avec Knok, coworking avec Bureuaxapartager, etc.. Le point commun de toutes ces initiatives collaboratives est Internet : on se connecte en ligne, mais on partage des expériences dans la vraie vie.

Aujourd’hui, la recherche de lien social, qui était promis à la disparition par la société de consommation et l’ individualisme, refait surface, et c’est cette dimension sociale qui explique aussi le succès des plateformes de consommation collaborative.
L’utilisateur existe au sein de ces communautés, son aptitude à aider son prochain et participer est valorisée.

Ce qui lui vaut la reconnaissance sociale de sa communauté. Le système de notation Ebay a amorcé la pompe et fait des émules. Ces systèmes de réputation sont désormais bien au point, les acteurs de chaque communauté se notent, la confiance entre particuliers qui ne se connaissent pas s’installe ainsi de plus en plus.

La consommation collaborative c’est avant tout des communautés de confiance , et c’est seulement cette confiance qui rend possible l’ interaction.

Pas de confiance, pas de transaction.

Rachel bostmanRachel Botsman, auteur avec Roo Rogers en 2010 de “Ce qui est à moi est à vous : la montée de la consommation collaborative” nous explique que :
« Notre participation à des plateformes communautaires et aux réseaux sociaux définis la façon dont nous nous exprimons … Nous quittons la culture de l’hyper-individualisme pour la culture du partage. C’est ce que nous pouvons appeler la transition de la culture du “moi” à la culture du “nous” ».

La société de consommation pousse à l’individualisme, un individualisme auto-alimenté par le mode de croissance. Cette culture du soi et de la possession est encouragée dans le but de faire consommer toujours plus.

L’intérêt d’un fabricant d’objets quelconque est bien que chacun possède ses propres produits et sans doute pas que ceux-ci soient mutualisés à tout un quartier.
Il en a résulté, au cours de ces dernières décennies, un repli sur soi, un isolement progressif, même chez les citadins pourtant entourés de milliers d’autres personnes : Une érosion progressive du lien social.

Mais grâce à l’économie collaborative, le concept même de « voisin » est en train de changer.
Auparavant présenté par les publicitaires comme la personne qui vit de l’autre coté du palier et avec qui on ne s’entend pas forcément.

Le voisinage n’est plus désormais une concept géographique mais plutôt un système de valeurs communes qui transforme tous les utilisateurs du même service en “bon voisin” potentiel.

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